Inhérente et indissociable de la vie, la mort est l’inévitable destin de l’être humain. Si certains parviennent à intégrer cette fatalité sans qu’elle ne les empêche de jouir de leur existence, d’autres en revanche souffrent d’une angoisse de mort, parfois jusqu’à l’obsession. D’aussi loin qu’Aline Richermoz se souvienne, elle n’a jamais réussi à s’accommoder de cette perspective inéluctable. Pourtant, rien dans son histoire ne semble justifier cette anxiété. D’après la psychologie, le « jeunisme » de la société actuelle pourrait, entre autres, expliquer cette exacerbation de la mort.
« Cet article était un défi. J’ai toujours rechigné à parler de moi et de ce que je ressens. Aborder une thématique aussi vaste et abstraite que la mort n’a pas arrangé les choses. Finalement, se raconter n’est pas si terrible lorsque l’on y apporte une vision journalistique. Et, grâce à ça, j’ai compris que la mort ne l’était pas non plus… » Aline Richermoz
Février 2007, 22h30. Dans un petit hôpital de la Haute-Tarentaise, en Savoie, une maman se présente aux urgences avec sa fille de 7 ans. Cette petite tête blonde suffoque et a des palpitations cardiaques. Elle n’arrive même pas à parler tant elle peine à respirer. « Ça fait 15 minutes qu’elle est comme ça. Je ne comprends pas. Elle dormait et, tout d’un coup, elle a crié », explique la maman impuissante face à la détresse de sa cadette.
Cette petite fille, c’est moi. Et cette histoire, c’est la mienne. Je suis une personne banale, avec une vie on ne peut plus banale. J’ai une famille aimante. Je fais des études que j’adore. Je passe mon temps entre Lille, où se trouve mon école, et la Savoie, où je suis née. J’adore les balades en montagne, les films que personne ne va voir au cinéma et écrire, tout le temps, partout. Mon existence est douce. Pourtant, la nuit, je peine à trouver le sommeil.
Chaque soir depuis cinq ans maintenant, avant de fermer les yeux, je m’assure d’allumer mon téléphone et de mettre en marche un film, une radio, un podcast, une série. N’importe quoi. Tant que cela fait du bruit. Le but ? Faire taire le silence de la nuit tout autour de moi pour ne pas penser à ce qui me terrifie le plus au monde : la mort.
Parfois, cela ne suffit pas : sensations de vertige. Suffocations. Manque d’air. Impressions d’étouffement. Palpitations cardiaques. Frissons. Picotements. Fourmillements.
Ces crises de panique nocturnes m’arrivent régulièrement. Parfois, elles surviennent jusqu’à quatre fois par semaine. Parce que mon problème est que j’ai une peur terrible, phobique, de la mort. J’ai littéralement peur de mourir. Je redoute le jour, plus qu’aucun autre, où je n’existerai plus, pour l’éternité.
Chaque jour sur Terre, 157 000 personnes perdent la vie. Cela représente 6 541 décès par heure, 109 par minute et à peu près deux par seconde. Devant ces chiffres plombants, certains ne sourcillent pas, ni même ne ressentent un désagréable frisson. Je fais partie de ceux qui sont incapables de lire ces données jusqu’au bout.
J’ai eu très tôt conscience que tôt ou tard, même si nous avons fait énormément de sport et beaucoup de bonnes actions tout en évitant la nicotine, nous allons tous finir par passer l’arme à gauche. Si cette angoisse nous accompagne tous à un moment donné de notre vie, certaines personnes comme moi développent une peur pathologique et obsessionnelle de la mort qui les empêche de vivre sereinement.
« On appelle ça la thanatophobie Mademoiselle ». Je me souviens encore de cette phrase prononcée par le médecin de garde alors que j’avais à peine 7 ans. Parce qu’après m’avoir auscultée, le diagnostic est tombé : j’étais en parfaite santé. Je venais simplement de faire une crise de panique, la première de toute ma vie. Celle que l’on ne comprend pas. Selon Françoise Dolto, pédiatre et psychanalyste française, c’est à partir de 7 ans que l’idée de la mort peut devenir plus pressante chez l’enfant, et c’est à ce moment que peut avoir lieu la première vraie peur de mourir.
Aujourd’hui, je me souviens de ce qui a provoqué cette crise de panique. J’étais dans mon lit soigneusement bordé quelques heures auparavant par ma mère. Du haut de mes 7 années, il m’est venu une vérité absolue : « Un jour, Aline, tu vas mourir ». « Un jour, tu n’existeras plus ».
J’en ai honte parfois de devoir expliquer aux autres que ma seule difficulté est d’avoir une peur démesurée et irraisonnée de la Grande Faucheuse. J’en ai peur parce que je suis horrifiée à l’idée de ne plus avoir la conscience d’être en vie, de ne plus exister, de ne plus me réveiller chaque matin, de ne plus rire, pleurer… vivre !
Les rites funéraires oubliés, une inquiétude exacerbée
Le terme psychiatrique de thanatophobie vient du mot grec « thanatos » qui signifie « mort ». Il désigne une peur phobique de la mort qui peut surgir sans prévenir à la suite du décès d’un proche ou d’un animal de compagnie, après être tombé malade, après un abandon, ou encore en prenant conscience que son entourage vieillit. Dans mon cas, c’est un petit peu plus compliqué. Aucun de ces événements ne m’est arrivé. Parfois, la peur obsessionnelle de la grande fin n’a pas d’origine. Pourtant, l’angoisse est bien là.
Les êtres humains ont-ils davantage peur de mourir qu’autrefois ? Dans la psychologie et l’anthropologie, d’aucuns en sont persuadés.
Pour Sabrina Philippe, psychologue et auteure, « il est complètement normal d’en être effrayé ». La peur de la mort est saine et légitime. Cependant, lorsqu’elle devient pathologique, ce n’est plus la même histoire. Elle peut se traduire par des crises d’angoisse ou de panique, mais aussi de phobie ou d’hypocondrie.
Deux choses sont constitutives de la société : la peur mourir et les rites vis-à-vis d’elle. Les anthropologues considèrent généralement que les rituels funéraires sont un des fondements du passage à la civilisation. Les humains vivent tous dans cette peur de la mort mais aussi dans une inconscience totale de celle-ci. « On se réveille le matin et, bien heureusement, on n’y pense pas. On croit même être immortel. Mais, dans cette immortalité, il y a de moins en moins de rituels autour de la mort. Elle ne fait plus partie de notre société occidentale telle qu’elle est. Et c’est un problème parce que cela exacerbe la peur », poursuit la psychologue.
Auparavant, la société française était remplie de rituels funéraires. Par exemple, dans mon village natal en Haute-Tarentaise, lorsqu’une femme était veuve, elle se vêtait, en plus du costume traditionnel de l’époque, d’une robe noire, tous les jours, pendant une année complète. Puis, elle changeait et portait le costume de « demi-deuil » ; une robe noire brodée de fils argentés. De manière générale, en France, les morts étaient veillés toutes les nuits avant d’être inhumés. On rendait régulièrement visite aux personnes âgées. Parfois même, on habitait sous le même toit que ses grands-parents. Tout cela permettait d’inclure la mort dans la vie et de ne pas la cacher.
Aujourd’hui, plus personne ne veut voir la Grande Faucheuse, ni même en parler. Comme si elle n’existait pas. Les rites funéraires qui permettent d’appréhender la mort se faisant rares, les humains ont de plus en plus peur de la fin. La psychologue Sabrina Philippe considère que la société est désormais dans le « jeunisme ». « On est jeune. On vit. Et puis si on est âgé, on est en maison de retraite. On ne nous voit plus et après c’est fini, assure-t-elle. Et c’est un problème. »
La Grande Faucheuse : une fatalité devenue étrangère
Le philosophe Robert Redeker constate lui aussi un refus de la mort dans les sociétés modernes, qui se manifeste notamment par le choix de la crémation. En effet, en 1980, seulement 1 % des obsèques faisaient l’objet, dans l’Hexagone, d’une « incinération », un procédé funéraire qui vise à brûler et réduire en cendres le corps d’un être humain décédé. En 2010, les crémations représentaient près d’un tiers des cérémonies funéraires et quasiment 39 % en 2018 avec 232 577 crémations. Et, d’ici à 2030, les enterrements devraient être minoritaires.
La Grande Faucheuse est devenue étrangère, paraissant presque impossible. Notre société l’a même retirée du langage : « mourir » a laissé sa place à « partir ». « Une nouvelle attitude face à la mort, historiquement inédite et anthropologiquement dangereuse, dont cette euphémisation sémantique témoigne bien, s’est imposée : le déni par effacement », précise le philosophe Robert Redeker.
Aujourd’hui, les parents tentent par tous les moyens de cacher la mort à leurs enfants et de les élever comme si elle n’existait pas. « Nous les laissons vivre et grandir comme s’ils étaient immortels, tels des dieux païens », poursuit-il. Le philosophe s’inquiète du nombre d’adultes qui, à la cinquantaine, n’ont encore jamais vu un défunt…
La première personne décédée que j’ai vue était ma grand-mère maternelle en 2020 durant la veillée funèbre. Je ne me suis pas sentie traumatisée, ni même choquée. Je ne refuse pas la mort. En réalité, j’accepte tant son existence que je ne parviens pas à l’oublier. Et c’est peut-être pour cette raison qu’il est hors de question pour moi d’être incinérée le jour venu.
La foi, un refus de s’accepter mortel
Le docteur Claude Bersay est cardiologue à Paris et secrétaire général de la Société de Thanatologie, une association qui « étudie les faits, les discours et les représentations sur la mort et le mourir dans les civilisations humaines ». Selon lui, l’être humain a du mal à se représenter sa fin. L’idée du néant lui est insupportable. Mais les religions lui apportent l’espoir d’une vie après la mort, la promesse, sinon de l’immortalité physique, du moins de l’immortalité spirituelle. Mourir ne serait pas une fin, mais un passage. La foi en Dieu serait, selon certains, une révolte contre le destin de l’espèce et traduirait un refus de s’accepter mortel.
S’il y a bien une chose qui étonne ceux à qui j’évoque ma peur obsessionnelle de la Grande Faucheuse, c’est lorsque je place « thanatophobie » et « religion » dans la même phrase. « Comment est-ce que tu peux avoir peur de la mort et être aussi croyante et pratiquante ? ». Et c’est vrai que c’est une énigme. Pourquoi une personne qui croit en Dieu serait-elle thanatophobe ?
Certains disent que la peur de la mort est l’unique source des religions. Je suis la preuve que, si c’était le dessein initial des cultes, c’est invraisemblablement un échec. Bien que j’assiste régulièrement à des rites funéraires, la foi ne m’a jamais aidée à ne plus appréhender la mort.
En avril dernier, après une messe, j’ai interpellé le prêtre de mon village natal, le père Genou. « Tout le monde a peur de la mort. Moi aussi ! », s’est-il exclamé. Comment un ecclésiastique qui a consacré toute sa vie à Dieu pouvait-il en avoir peur ? « Je vais vous raconter une histoire », s’enthousiasme-t-il en se dirigeant vers l’autel.
Un matin de 1959, en pleine guerre d’Algérie, ses camarades et lui se planquaient sur le flanc d’une colline. Le père Genou a regardé au loin pour admirer le lever du soleil. Il avait une vue imprenable sur un lac d’un bleu turquoise, comme il n’en avait jamais imaginé. « Je ne peux quand même pas mourir maintenant », a-t-il pensé alors qu’il était pris d’une angoisse terrible de mourir. Mes questions ont afflué : « Qu’avez-vous fait ? », « Qu’est-ce qu’il s’est passé ensuite ? », « Avez-vous prié ? ». « Je m’en suis remis à Dieu, a-t-il répliqué. Je lui ai fait confiance. » « C’est trop facile, lui ai-je répondu. Dans tous les cas, face à la mort, nous n’avons pas d’autre choix que de nous en remettre à Dieu. »
Je crois au paradis et à l’enfer, mais, selon moi, tout cela est question de l’âme. Au quotidien, ce n’est pas l’âme que je ressens. C’est ma conscience. « Je pense donc je suis », disait René Descartes. Pour être, pour exister, il faut penser, il faut exister et en avoir conscience. En réalité, je crois en Dieu, mais je suis persuadée que l’après-vie ne peut pas être plus beau que la vie en elle-même. Je suis convaincue que rien n’est plus parfait que de penser, réfléchir et comprendre. En somme, rien n’est plus miraculeux que d’avoir la conscience d’être conscient. Plus que la mort, c’est la peur de ne plus vivre qui m’épouvante.
Les religions pourraient donc, selon plusieurs psychologues, aider à relativiser la mort. Pour le docteur Marcel Ichou, parfois elles n’y parviennent pas. « Que l’on soit croyant ou non, dans certains cas, il y a une peur irréductible de la mort, s’exclame-t-il. Même lorsque la personne est très croyante et pratique des rites funéraires, il est possible qu’elle ait peur de mourir parce que c’est l’inconnu et qu’elle a envie de vivre ! Ce n’est pas une peur de la mort, c’est une envie de vivre ! ». Selon lui, lorsque la peur de la mort est très envahissante, on s’aperçoit que c’est surtout la sensation d’un manque de sens dans sa vie. Son conseil : donner du sens à son existence pour affronter sa peur de la mort.
La psychologue Sabrina Philippe est convaincue que pour contrer ce refus de la mort, il faudrait libérer la parole sur ce sujet. Dans certains pays, comme en Suède par exemple, les enfants sont envoyés dans des maisons de retraite ou des hôpitaux pour rencontrer des personnes âgées, évoquer cette notion de mort et l’intégrer tout jeune.
Aujourd’hui, bon nombre de personnes développent des difficultés psychologiques parce que la Grande Faucheuse n’existe plus dans la société en tant que telle. La psychologie s’inquiète de cette disparition et va même jusqu’à dire que cette peur est nécessaire pour vivre. Il faut avoir peur de la mort : c’est ce que Freud appelait « eros », la pulsion de vie, et « thanatos », la pulsion de mort. Cette pulsion de mort incite à vivre, à procréer et à avancer au quotidien.
La mort ne serait finalement pas si terrible
Pour Irvin Yalom, écrivain et psychothérapeute mondialement reconnu, regarder la mort en face rendrait la vie plus précieuse. Il est aussi existentialiste et professeur de Stanford en psychiatrie. Selon lui, sans la mort, l’humain n’aurait pas conscience de la valeur de la vie.
Il présente la rencontre avec la grande fin comme une expérience qui peut s’avérer révélatrice en permettant un retournement ontologique, c’est-à-dire une prise de conscience nous offrant l’opportunité de vivre pleinement le temps qui nous reste imparti. Affronter la mort peut devenir une expérience révélatrice, un catalyseur puissamment utile pour effectuer des changements de vie majeurs et même, parfois, faire des découvertes essentielles.
Si l’être humain avait été doué d’immortalité, serait-il parvenu à évoluer ? Le père Genou est persuadé que si l’humain était éternel, la société actuelle n’existerait pas. « C’est parce que nous sommes mortels que nous avons envie de marquer la civilisation. Donc nous créons, innovons, faisons évoluer le monde et l’humanité », philosophe-t-il.
Le psychothérapeute Irvin Yalom propose un exercice pratique pour atténuer sa peur de mourir. Il consiste à imaginer son enterrement et à le décrire le plus précisément possible. Cela permettrait de faire le point sur ses priorités et de faire émerger des prises de conscience.
À mon enterrement, j’imagine les seules personnes qui comptent le plus à mes yeux : mes parents, ma sœur, ma grand-mère et mon petit-ami. Je l’imagine plutôt intimiste. Peu de personnes. Des orchidées blanches et bleues, mes préférées, un peu partout dans l’église et une musique heureuse à l’arrivée de mon cercueil. Un peu comme Les Sunlights des tropiques de Gilbert Montagné. J’imagine une cérémonie simple mais heureuse. Comme moi, finalement. Des regrets ? J’en aurai sûrement. De ne pas avoir assez profité ? Oui ! Comme beaucoup, je suppose. Que penseront mes proches de moi ? Ils retiendront que j’étais une jeune fille pleine d’ambitions, secrète parfois, mais extravertie le plus souvent.
Cet exercice aide peut-être à mieux appréhender l’après. À moi, il me fait froid dans le dos. Je ne m’imagine pas ne plus exister. Certainement parce que, morte, je ne pourrai plus imaginer quoi que ce soit…
Si vous tapez dans la barre de recherche Internet « Solutions pour vaincre la peur de la mort », il y a 90 % de chances que vous tombiez sur le conseil de rédiger son testament. Irvin Yalom le mentionne d’ailleurs dans un de ses ouvrages : « écrire son testament peut aider à moins appréhender l’après ».
« Je soussignée, Aline Richermoz, née le 25 janvier 2000 à Bourg-Saint-Maurice, demeurant à… vous ne le saurez pas, déclare prendre les dispositions suivantes en cas de décès.
1. Ce testament révoque toutes les décisions antérieures.
2. Je désigne comme seule héritière de ma succession ma sœur, Angèle Richermoz, née le 25 avril 1998, à Bourg-Saint-Maurice.
Fait le 11 décembre 2021, à Lille. »
« Je pars en quête d’un Grand Peut-Être », François Rabelais
La mort, c’est d’abord la fin de la vie. Par conséquent, la vraie question est : qu’y a-t-il derrière ? Pour beaucoup, cela peut être une fin absolue. Et pour d’autres, c’est autre chose. Le point sur lequel les religions et les chercheurs se retrouvent est que tout est énergie et transformation ; rien ne se perd, tout se transforme. Personne ne sait ce qu’il y a après la mort, mais certains sont convaincus que quelque chose se passe. Il est peut-être imaginable que la vie sur Terre soit une infime partie et qu’il existe une chose de beaucoup plus immense autour.
Comment faire la paix avec ce destin que je rencontrerai forcément un jour ? Je n’en sais rien. D’aussi longtemps que je me souvienne, j’ai toujours eu peur de la mort. Et je pense que j’en aurai toujours peur. C’est en moi. Je sais que je peux vivre avec. Mais je sais aussi que plus je vais vieillir et plus j’en serai terrifiée.
Je suis désormais convaincue que ma peur de ne plus exister révèle en réalité mon envie irrésistible de vivre. Et vice versa ; mon envie de vivre est telle parce que je suis consciente qu’un jour tout se terminera. Finalement, j’aime bien ma peur de mourir. Elle m’invite à profiter de chaque instant. Elle m’invite à apprécier la vie. Je me complais à avoir peur de la fin car, sans, je ne donnerais pas de sens à mon existence. La mort me révèle à quel point j’ai envie de vivre !
En attendant de découvrir ce « Grand Peut-Être », dont parle Rabelais sur son lit de mort, je suis reconnaissante d’avoir peur. Je célèbre la mort. Probablement même plus que la vie.
Je célèbre le fait, qu’un jour, je n’existerai plus… pour l’éternité.